Les voitures connectées: l'avenir

À l’avenir, les voitures seront connectées, y compris entre elles. Cette connexion Internet offre une foule de possibilités. «Une voiture connectée partage notamment une multitude de données après un accident», explique Ernst Bakker dans un interview avec Carglass®.
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« Elle contacte automatiquement les services de secours, établit un diagnostic des dommages, commande les nouvelles pièces nécessaires à la carrosserie et envoie directement toutes les données à la compagnie d’assurances. Et elle le fait tout seule. » Génial, non ? Mais quelles conséquences aura l’avènement des voitures connectées ?

L’histoire des voitures connectées

« Les trois premières voitures connectées ont été construites en 1996. Elles contactaient automatiquement la centrale d’alarme après un accident », explique Ernst Bakker. Il fait référence aux trois modèles Cadillac : Deville, Seville et Eldorado. « En 2025, toutes les voitures neuves seront connectées », prévoit-il.

À l’heure actuelle, une voiture moyenne génère 10 térabytes par mois. Cette énorme quantité de données correspond à mille films de 2 heures en HD. Mais que stocke votre voiture ? « Des localisations, des données sur l’utilisation de la ceinture et des morceaux Spotify, entre autres. D’autres systèmes viendront s’y ajouter à l’avenir, notamment la surveillance du conducteur : une caméra qui vérifiera que vous gardez les yeux ouverts au volant », précise Ernst Bakker.

Applications de la voiture connectée

Les constructeurs automobiles distinguent deux formes de communication automobile :

  • V2V ou vehicle-to-vehicle: Votre voiture communique avec d’autres véhicules connectés. Cette forme de communication garantit le fonctionnement optimal des systèmes d’aide à la conduite (ADAS). Imaginez : vous approchez d’un carrefour et une voiture arrive de la droite, mais vous ne la voyez pas encore. Si vous ne freinez pas et l’autre voiture non plus, votre ADAS active automatiquement le système de freinage d’urgence. La Volkswagen Golf, par exemple, peut communiquer avec toutes les autres voitures connectées présentes dans un rayon de 800 m. Résultat ? Plus de sécurité sur la route.

  • V2I ou vehicule-to-infrastructure: Votre voiture communique avec les infrastructures qui l’entourent, par exemple les feux de signalisation interactifs. Vous approchez d’un feu ? Il passe au vert. À terme, votre voiture projettera ces informations sur le pare-brise (c’est ce que l’on appelle l’affichage tête haute).

Les voitures connectées : un modèle d’entreprise intéressant

« Les constructeurs automobiles ont déjà pris la balle au bond. Toutes les marques proposent des services connectés », poursuit Bakker. C’est malin quand on sait qu’un consommateur consacre en moyenne :

  • 40 % à son achat ;
  • 40 % à l’entretien et aux réparations ;
  • 20 % au financement.

« Les voitures connectées constituent donc un modèle d’entreprise intéressant. Les constructeurs automobiles lanceront tout un tas de plateformes orientées service d’ici 2025. De quoi accroître la valeur vie client », précise Bakker. À quoi vous attendre ?

  • Diagnostics à distance : suivi en ligne du kilométrage, du niveau d’huile, de la pression des pneus et bien d’autres aspects.
  • Mises à jour OTA (over-the-air) : ajout de nouvelles fonctions à votre voiture via Internet.
  • Services connectés : connexion à l’aide d’un code numérique.
  • UBI (user-based insurance) ou assurance au kilomètre : paiement de votre assurance sur la base de votre conduite.
  • subscription-based ADAS : activation de toutes les fonctions ADAS via votre smartphone.

Et Ernst Bakker ajoute une conséquence logique à cette liste déjà très prometteuse : « La collaboration entre le constructeur automobile et le spécialiste de l’assurance au kilomètre sera renforcée. À la clé ? De nouvelles possibilités sur le marché de l’assurance auto », explique-t-il. « Le constructeur Hyundai collabore déjà avec l’assureur Verisk en Amérique. Vous y recevez une remise sur votre prime d’assurance si vous atteignez un score donné en une semaine. »

Impact du chiffrement sur une réparation de vitre

L’arrivée des voitures connectées aura de nombreuses conséquences. « À commencer par un besoin accru de cybersécurité », d’après Bakker. « Les pirates informatiques pourront, en effet, obtenir l’accès à toutes vos données automobiles. Ils pourront prendre le contrôle du volant à distance. La solution ? Équiper chaque voiture d’une passerelle sécurisée (secure gateway) : une barrière physique installée sur le réseau de votre voiture pour bloquer l’accès à toute personne extérieure. Le constructeur automobile sera le seul à pouvoir octroyer l’accès. Il définira qui peut effectuer quelle action. » Et Bakker prédit d’autres implications, en plus de ce contrôle accru des constructeurs automobiles.

Carglass® a demandé à Ernst Bakker quel était l’impact actuel du chiffrement. Sa réponse : « Ford, Hyundai, Renault, Nissan, Volkswagen, Mercedes et quelques autres marques implémentent une passerelle sécurisée depuis 2018. Belron a vu passer 1,2 million de voitures en 2020. On dénombre chaque année environ 15 millions de nouvelles voitures dotées d’une passerelle sécurisée en Europe. Conséquence ? Un monteur professionnel devra avoir une connaissance de plus en plus poussée des réseaux qui équipent les voitures. C’est la raison pour laquelle nous organisons des modules de formation spéciaux chez Carglass®. »

Les données des voitures connectées

L’accès aux données des voitures connectées est crucial, y compris pour Carglass®. Quelles données ?

  • Réparation de dégâts au vitrage
  • Recalibrage
  • Service et entretien
  • Gestion des plaintes (assurances, sociétés de leasing…)
  • Réparation des dégâts à la carrosserie

Vous tombez en panne ? Votre voiture connectée envoie automatiquement toutes les données au constructeur automobile. Mais les données de votre voiture intéressent aussi d’autres parties, notamment les carrosseries agréées, les compagnies d’assurances, les sociétés de leasing, les courtiers, etc. Il est essentiel de partager ces informations pour favoriser :

  • le libre choix du consommateur ;
  • l’innovation sur le marché ;
  • l’emploi.

« Le secteur automobile européen représente 6,1 % du total de l’emploi. D’où l’importance de maintenir cet emploi », conclut Ernst Bakker.

9 décembre 2021